Le texte suivant a été écrit par Sibylline lors de l’apéro érotique de Flore Cerise, mercredi dernier. Il a remporté les suffrages… L’illustration est de Pyridine : par un heureux hasard, elle s’est également lancée dans l’art de la guerre sensuelle.

Pyridine-guerreL’ÎLE DES GUERRIERS

Aksel et Kenza s’étirent rêveusement, l’air étant saturé de senteurs sucrées et suggestives. Aucun souvenir de la traversée. Serait-ce l’élixir du druide Stardurix qui avait produit cet effet étrange ? Hors de question, pourtant, d’oublier l’objectif qu’ils s’étaient fixé : conquérir cette terre hostile et paganique, réduire en cendres crépitantes ses habitants et habitantes, faire régner ici le Drapeau et la Loi. Engourdi, Aksel s’interroge cependant : où, où les autres guerriers ? Soudain jaillit une autochtone à la chevelure fauve. Le sang de Kenza ne fait qu’un tour. Elle bondit, et la mord à la bouche. Unies dans un baiser houleux et passionné, les deux guerrières roulent au sol. Une poignée de cheveux bleus arrachés dans une main crâne. Bandant de tout son dard, Aksel déclame un Poème national. Mais bientôt un cercle de soldats nus et hardis l’environnent, l’attirent, le plaquent au sol. Ce sont les Chats Huants de l’île. Enculade musclée et sérielle. Damned, il est mort. Heureusement, les autres conquérants débarquent, ôtant leurs chandails et leurs shorts. Ce sont les Coqs du Continent. Ils butinent des baisers, ils pleurent des chansons d’amour, ils se branlent en cadence. Les femmes ne sont pas en reste, elles se frottent les unes aux autres, pubis roux contre pubis brun. Tout à coup les Coqs du Continent se jettent sur les Chats Huants. Et c’est l’orgie indescriptible, cela hurle, le combat soudain est au sol… Quelle furie de pénis en bataille, de poitrines enflammées, d’oreilles déchirées par des morsures ardentes… Et puis cela s’apaise. Cela caresse, cela ronronne. Kenza a les yeux plongés dans ceux d’Axia, la Belle Souveraine des Chats Huants. Leur baiser est suspendu dans l’air… Les ventres des femmes effleurent les culs des hommes, voilà qu’on s’endort dans la tiédeur… Il pleut des violettes… Les corps exhalent des odeurs musquées qui montent en spirale. My god, l’île est conquise.

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