le-monde-au-dela-des-brumesJ’aime lire de la fantasy. Quand elle est assaisonnée d’un soupçon d’érotisme, mes péchés de lectrice sont comblés… C’est donc avec plaisir que j’ai lu Le monde au-delà des brumes de Hugues Douriaux, publié aux éditions L’ivre-Book. Le livre raconte les aventures de Thorn, jeune guerrier partagé entre sa double nature, à la fois mortelle et divine. Parmi les épreuves qui l’attendent, il doit délivrer sa sœur, prisonnière dans le monde des mortels sous la forme d’une biche.

Le récit est vivant et inventif, même si les personnages manquent un peu de complexité à mon goût. Thorn, par exemple, est un guerrier à la hache puissante et à la chair faible. Il ne résiste pas longtemps quand on lui fait des avances. Il faut dire que les déesses du livre sont fort jolies : notamment les trois sœurs Aube, Zénith et Crépuscule, ainsi que la propre sœur du héros.

L’inceste est un des thèmes du livre qui m’intéressent particulièrement. Il apparaît ici dénué de culpabilité, peut-être à cause de cette nature divine qui met les personnages au-dessus des lois humaines, ou tout simplement à cause de la pureté de l’amour qui les lie.

Je me demande si j’oserai un jour raconter un amour incestueux, thème à la fois si simple et si complexe. Je dois admettre que c’est une histoire qui hante parfois mes pensées. Et j’en arrive à cette question : l’auteur érotique peut-il tout dire, tout raconter ? Faut-il transgresser les tabous, choquer les lecteurs, bousculer les esprits ?

La réponse n’est pas très claire pour moi et la frontière entre l’acceptable et l’intolérable est sans doute mouvante pour chaque lecteur. Un  roman me vient à l’esprit : Trois filles de leur mère, de Pierre Louys, qui évoque l’inceste, mais aussi la pédophilie. Cette lecture m’a profondément dérangée, et cela d’autant plus que j’ai été très sensible à la beauté de la plume de l’auteur. C’est peut-être cette transgression joyeuse qui fait la richesse de l’œuvre. Mais à quel prix ?

One Thought on “Un guerrier, des déesses, et … de l’inceste

  1. marlene jones on 15 juillet 2015 at 12:24 said:

    L’inceste est pour moi le tabou à ne pas transgresser. Je me souviens du barouf autour de l’insupportable (et mal traduit) « rentrer à la maison » de Max Vos qui m’avait scandalisé. Comme dans mon roman, un des persos tombe amoureux d’un mec sans jamais avoir été attiré par les hommes avant, une lectrice m’a dit « si ton héros tombe amoureux d’un mec c’est que l’amour frappe partout, pourquoi on ne pourrait pas tomber amoureux de son père ? »
    Pourquoi ? Outre que c’est pile le genre d’arguments de la manif pour tous, parce que c’est totalement destructeur ?
    L’inceste est un crime. Pas l’homosexualité.

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