J’ai laissé mes mains s’égarer sur mon sexe mouillé

Illustration de Marion

Illustration de Marion

Et j’ai pensé.

Un troupeau d’âmes en rut m’est passé sur le corps

Des mains m’ont explorée

Des chagrins m’ont oubliée

J’ai descendue nue les poubelles

Je me suis donnée à qui ne me voulait pas

J’ai frémi devant l’inconnu

Le cul en l’air la tête dans l’oreiller

J’ai sucé un sexe sans nom

Caresse d’une chevelure bouclée

Des seins pointés vers le plafond

Je me suis vendue à un vieux désireux

Une queue ardente m’a dévastée

Un à l’envers un à l’endroit

Et pour ma bouche et pour mon sexe et pour mes fesses

Et pour le reste

J’en ai voulu autant que j’ai pu

Des hommes des femmes des hommes des femmes

Un vibro violet en grande activité

Une langue a tracé mes contours

J’ai aimé l’impudeur

Je me suis ouverte encore davantage

Un regard s’est planté dans le mien

J’ai écouté les gémissements

Exhibée offerte et traversée

Le rythme de la nuit s’est enfoncé en moi

J’ai touché de mes doigts des souvenirs enfouis

Je me suis rêvée toute seule

Le soleil m’a baisée

J’ai moissonné mon vide pour y trouver des chants

J’ai joui.

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