J’ai longtemps cru que la perte de la virginité était forcément douloureuse. Il y a quelque temps, après avoir lu cet intéressant article de Martin Winckler, j’ai posé la question à mes amies sur Facebook. Les réponsesLe-gout-des-cerises ont été très différentes. Beaucoup de femmes ressentent une douleur légère, certaines une douleur plus forte (qui peut être due à une première fois trop brusque, mais pas forcément), mais il y a aussi pas mal de chanceuses qui n’ont pas eu mal, voire qui ont ressenti du plaisir.

Cette diversité des expériences m’a beaucoup intéressée. Je me suis rendu compte que j’ai écrit plusieurs scènes de première fois, mais qu’elles reflètent toutes plus ou moins ma première expérience, qui fut assez douloureuse, bien qu’elle se soit passée dans la douceur. Suis-je condamnée à répéter à l’infini ce schéma ? Eh bien, j’ai décidé de rompre le sort : la prochaine fois qu’une jeune fille perdra sa virginité dans un de mes livres, elle n’aura pas mal, c’est promis.

Pour satisfaire votre curiosité, je vous donne à lire quelques extraits. Tout d’abord, la première fois de Théa, dans le roman que je viens de finir, Le goût des cerises (edit : ce roman est maintenant publié sous le titre Montre-moi). Vous pouvez lire les premiers chapitres sur Wattpad, ici.

Il me brûle de l’intérieur, il me tisonne. La douleur, loin de décroître, s’accentue jusqu’au malaise. Je m’agrippe à Julien, mes ongles se plantent dans sa poitrine, mon regard se fiche dans le sien. Un gémissement lui échappe – je crois reconnaître mon nom. Incapable de résister, je me penche pour l’embrasser. Nos bouches se confondent en un baiser ardent. Il ne cesse pas de me pilonner pour autant. Mon corps, de lui-même, accompagne ses mouvements. C’est comme une danse dont je reconnaîtrais les pas sans les avoir jamais appris. Quelque part entre les baisers, j’ai cessé de lutter contre mes sensations. Je m’ouvre à elles, comme je m’offre à Julien. La douleur, je la chevauche. Elle m’emmène loin, très loin, et je veux qu’il aille plus vite, toujours plus vite, jusqu’à me crucifier.

Un instant, il me semble que je m’envole, portée par les ailes de ma déchirure.

Je comprends, alors, que la souffrance est une jouissance.

Il accélère encore avant de se figer soudain, au plus profond de moi. Ses traits se crispent, puis je sens tout son être se détendre. L’orgasme l’a terrassé.

Julien, mon féroce Julien, ressemble à un ange.

Feu ma virginité.

Dans Partition pour un orgasme, que vous pouvez trouver ici sur le site de la Musardine, j’ai fait un récit moinsQ00001N lyrique, plus comique :

Ma première fois, c’était pas vraiment la joie. J’avais seize ans, c’était à une soirée, j’étais bourrée. Chaque fois que le mec me roulait un patin, il se sentait obligé de m’explorer la bouche à grands coups de langue, j’avais l’impression d’être chez le dentiste. Je me suis quand même laissé faire, parce que j’en avais marre d’être la pucelle de service. On a baisé sur une pile de manteaux, en rythme avec la Macarena.

De toute façon, ça n’a pas duré bien longtemps. Deux minutes, et l’affaire était faite. Depuis, je serais bien incapable de dire le nombre de personnes avec qui les choses se sont conclues de façon plus réjouissantes. Quand on aime, on ne compte pas.

Enfin, ma seule première fois pleine de douceur et de jouissance concerne… un garçon. Il est initié par Alma, ma charmante sorcière, et vous pouvez lire le récit sur Wattpad, ici.

– Surtout, tu ne bouges pas, hein ? Laisse-moi faire !

Vaillante amazone, je m’apprête à conquérir un nouveau territoire. La large queue de Rémi effleure mon sexe trempé. Allongé sur le dos, il me contemple avidement. Je me frotte contre son gland, goûtant la sensation, avant d’oser descendre lentement, très lentement.

Oh mon Dieu, je n’ai jamais été remplie comme ça. C’est presque douloureux, c’est délicieux.

Les yeux fermés, mains crispées sur les draps, Rémi laisse échapper un long gémissement.

J’achève enfin cette interminable descente.

Ça y est, monsieur est défloré.

Les yeux fermés, je m’habitue à l’étrange sensation d’être plus que comblée.

Puis, doucement, je me mets à bouger en petits mouvements circulaires. Mon clitoris se presse sur le corps de Rémi, accentuant mon excitation. Et, apparemment, je ne suis pas la seule à qui cela fasse de l’effet.

– Arrête, Alma, je vais jouir !

– Déjà ? Fais un effort, pense à autre chose !

– À quoi ?

– Récite-moi la première déclinaison latine. Rosa, c’est parti !

– Quoi ?

Puisque ma chatte semble lui faire perdre toute faculté de raisonner, je déserte sa queue pour m’asseoir près de lui.

– Allez, récite !

Rosa, rosa, rosam, rosae, rosae, rosa, rosae, rosae, rosas, rosarum, rosis, rosis.

Son excitation semble un peu calmée. Il me regarde, fier de lui, comme si j’allais lui donner un bon point. Je vais peut-être lui accorder, car j’en ai vraiment envie.

Plutôt sympa comme première fois, non ?

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